Enclos paroissial et église

Lieu féérique, cadre radieux, l’enclos capture et éblouit par son originalité et sa situation

Au XVIIème siècle ce coin de terre devait être plutôt riche et à l’aise financièrement. Les 12 « délibérants », le conseil municipal de l’époque ouvrirent largement le coffre fort paroissial à 3 clefs gardées derrière la lourde porte blindée de la sacristie.
Un tel ensemble architectural n’a pu se bâtir sur le dénuement. La paroisse de Lannédern était florissante. Les seigneurs et les maîtres ont mis un point d’honneur à bâtir cet ouvrage : Lezormel seigneur des Tourelles (blason bandé de 6 pièces d’argent et d’azur situé sur la clef de voute de la nef et sur le pied de la croix processionnelle avec la devise « le content est riche »), La Marche Seigneur des tourelles (de gueules an chef d’argent ; devise : Marche droit), Kernezne Seigneur de Penaneac’h (blason D’or à trois coquilles de gueules situé ??), Le Duc de Rohan de Kergus, Les Ecuyers De Kerarun Henry et Yvon (du Manoir de Keralun), ainsi que la juridiction du Duc de Bretagne au Moulin du Duc.

Vers l’an 1000 la population augmente dans la paroisse primitive de Iben (ple-iben) soit Pleyben pour atteindre 1000 âmes et les parties les plus éloignées vont obtenir leur autonomie. C’est ainsi que Lannédern (1330 Lanedern – 1368 Lannedern) fut créé avec une population d’une centaine d’âmes. Probablement un ordre religieux et militaire veillait à la protection des autochtones et des pèlerins qui se rendaient à Jérusalem.

« Vous qui passez par Lannédern, ne vous pressez pas, posez-vous, regardez, écoutez, rêvez, la magie du lieu, l’idée que l’on peut se faire du façonnage de l’hémicycle vous transporteront vers le savoir faire d’un autre temps, vers la foi de ceux qui y vivaient, vers leurs connaissances et leurs échanges soit simplement leur destinée. »

L’enclos paroissial

Lannédern est une des rares paroisses bretonnes à avoir conservé son enclos paroissial, et cela intégralement : église, calvaire, ossuaire, cimetière (la réflexion chrétienne dit que la mort est au milieu de la vie comme le cimetière est au milieu du village), murs… avec ses tombes, tout cela ramassé dans un mouchoir de poche d’à peine 1500 m2, délimité par une murette, et auquel donne accès une entrée principale de type arc triomphal située Sud. Cette entrée est constituée de quatre piliers de pierre délimitant trois passages. Un décret de 1804 demande d’éloigner le cimetière des églises. Lannédern continue à ignorer le décret de Napoléon et les paroissiens continuent d’être enterrés dans le cimetière entourant l’église.

L’enclos paroissial vu du haut du bourg

Le calvaire

Dans un enclos paroissial, l’ossuaire est le monument spécialement affecté à la mort, celui qui évoque l’omniprésence de celle-ci. Mais non loin, se dresse le calvaire, un monument qui lui fait pendant et qui est là pour évoquer la résurrection et l’espoir en une vie future éternelle. Le calvaire de Lannédern, haut de 6,50m remonte au XVIème siècle. Il est bâti sur un soubassement hexagonal, coiffé de deux degrés hexagonaux eux aussi, puis d’un socle cubique où s’élève un fût à 8 pans. Ce fût est flanqué à mi-hauteur d’une console en cul-de-lampe qui soutient une effigie de Saint Edern, le patron de la paroisse. Celui-ci, en robe et manteau à capuchon, son livre dans la main gauche et son bâton dans la main droite, chevauche paisiblement son cerf, lequel s’avère être un très beau mâle.
Le croisillon à moulures ceinturées et à culots qui surmonte le fût du calvaire est assez long, car il supporte non seulement la croix du Sauveur, mais aussi celles des deux larrons à ses extrémités, ainsi que vers le milieu deux couples de statues dos à dos : La Vierge et Marie Madeleine, Saint Jean et Saint Pierre. La vierge Marie et Jean sont à leur place habituelle, l’une à droite du Christ et l’autre à sa gauche. Tandis que derrière eux on reconnaît bien la Madeleine à son pot de parfum et Pierre à sa clef. Le Christ en croix est assisté de trois angelots : l’un au sommet de la croix qui reçoit son âme et tient le titulus (INRI), et les deux autres, hématophores, en bas qui recueillent dans un calice le sang coulant de ses pieds cloués.
Au crucifix est adossé un ECHE HOMO : le Christ est debout, les jambes un peu ployées, les bras et les poignets liés sur le ventre avec une grosse corde, s’apprêtant à marcher vers son supplice, la tête déjà couronnée d’épines.
La coutume lors des enterrements ; le cercueil rentre par le porche porté par des « porteurs » et lors du cheminement, au niveau du calvaire celui-ci était dévié jusqu’à toucher le soubassement, sensé rappeler le préalable à la résurrection du Christ et à l’immortalité de âme.

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Le calvaire vue de face

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Le calvaire vue de dos

Le monument aux morts :

Construit par M. Jezequel de Brennilis, et sculpté dans du granit fin d’Huelgoat extrait de la carrière Coat Mocun. Inauguré en 1932.
Nombre de morts : Guerre 1914/1918 = Guerre 1939/1945 =………Guerres des anciennes colonies =

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Le monument aux morts

Le porche de l’église

C’est le lieu de passage entre le monde des vivants et celui de Dieu.
Dans les églises bretonnes, c’est presque toujours le porche Sud qui constitue l’entrée principale et non pas le portail Ouest, celui qui se trouve sous le clocher. C’est un porche franchement style Renaissance que nous trouvons à Lannédern, un porche qui dérive de celui de Landerneau, et qui est bien daté 1662. Il à une certaine allure avec son ouverture extérieure en plein cintre, et ses deux colonnes corinthiennes soutenant une frise et un fronton au milieu duquel est percé une niche occupée par une petite Vierge-Mère. Elle est encadrée d’inscriptions très altérées par les morsures du temps et difficile à déchiffrer. Les voici, en clair, d’abord à gauche de la niche :
« H.BRAS. I . MODIRE 1662 »
il s’agit des deux fabriciens en charge comptables des rentrées et des sorties des deniers.
Ensuite, à droite :
« M (messire) I (ves) K (ER) DEVEZ Rector . C.ALA (I) N.
Ce dernier personnage doit être le vicaire ou le curé comme on disait à l’époque.

L’intérieur, de forme presque carrée, est garni de deux bancs de pierre et de deux rangées de niches, vides malheureusement. Il y a moins de cent ans, elles abritaient des statues en bois très délabrées, vermoulues, et qu’on finit par enlever. Les débris furent brûlés sur la partie haute entre l’église et le presbytère en 1923. Chose curieuse : il n’y a que 5 niches de chaque côté, au lieu de 6 comme c’est le cas habituellement. Mais il y en a trois autres au fond du porche, au dessus de la porte d’entrée dans l’église : elles abritaient le Christ et deux autres apôtres.

Le Clocher

Lannédern possède un petit clocher trapu, et qui doit dater du début du XVIIème siècle comme l’ensemble de l’église (il y a une date au dessus de la porte Ouest 1611). Très simple et couronné d’un dôme, il a sa chambre de cloches formée de six piliers. L’accès à cette chambre de cloches se fait par un périlleux escalier extérieur dont les marches courent sur le rampant Sud du pignon.

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Le clocher vu du lavoir

Les Cloches

Les cloches servent de signal à la communauté chrétienne et furent créés pour l’appel des fidèles d’une paroisse pour la messe. Elles permettent de sonner les baptêmes, les mariages, les prières (angelus), les alarmes (tocsin) et l’heure. A Lannédern elles sont au nombre de deux et l’automatisation fut effectuée en ;; ;; ;; ;; ;; ;; ;;. Jusqu’en 1992 la manœuvre des cloche était sous la responsabilité du bedeau (François Marie Tallec de à puis Bideau de )

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Inscriptions ; grande cloche :
J’ai été nommée Jeanne Louise par Jean Louis Cras président de la fabrique et Jeanne Le Gall.

Sant Edern pedit évidomp

An 1905 M.M. C Michel étant recteur de Lannédern, Jean Louis Bourlest Maire, Jean Louis Cras président de la fabrique, Jérome Gourvest Trésorier – fabriciens – Jean Louis Salaun, Mathieu Baraer, Louis Le Rest – Fondeur, Cornillé Havard à Villedieu et Le Jantel à Guingamp.
Les inscriptions sont à l’identique pour la petite cloche.

L’Ankou

La vallée de la petite Douphine sous le brouillard gothique de Pont Mein se présente comme un repère des korrigans contigu au Yeun Elez (le marais de l’Ange). Ces parages sont le domaine favori de l’Ankou, un endroit magique où le mysticisme excite puis apaise les esprits.
L’église de Lannédern se distingue par son ANKOU, personnification armoricaine de la Mort (faucheur de vies et emporte les âmes des personnes récemment décédées) et représenté sous la forme d’un squelette au rictus menaçant. A Lannédern il se trouve à l’Ouest du porche, au bas de l’un des rampants de la fenêtre, un buste d’ange lui faisant pendant de l’autre côté.
« La bouche ouverte comme le spectre de Bulat, ployant à angle droit ses ossements, l’Ankou pointe son dard qu’il tient solidement dans la main gauche. Par son aspect impressionnant, il revêt à cet égard la place dominante dans le cimetière »
Cette préoccupation permanente de la mort a des racines très anciennes chez le peuple breton et remonte aux traditions druidiques. Maître de l’au-delà, l’Ankou est omnipotent. Les celtes ne craignent pas la mort, pour eux elle représente le commencement d’une vie meilleure. Les bretons christianisés conçoivent la mort de la même façon, comme une chose simple et naturelle ; Mais de l’Ankou, ils ont peur…..
Mise en garde contre l’oubli : L’Ankou circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Ce funèbre convoi est le « karrig an Ankou » ; charrette de l’Ankou. Entendre grincer les roues du « karrig an Ankou » ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d’un proche. L’odeur de bougie, le chant du coq la nuit, la lueur fugace, la sueur froide, les visions fantastiques, les bruits de clochettes sont également interprétés comme des signes annonciateurs de la mort.
Pourtant, le reflet de la relation particulière que les bretons entretiennent avec la mort ne se résume pas à la peur. La mort n’épargne personne et elle se détermine comme le passage obligé pour atteindre l’au-delà ; une fois jugée, l’âme est vouée au paradis ou a l’enfer.
L’implacable Ankou nous mets en garde contre l’oubli de notre fin dernière.

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L’ankou

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L’ankou

L’intérieur de l’église

L’édifice a un plan régulier, en forme de croix latine et avec chevet plat. Il comprend une nef avec bas-côtés de quatre travées. Les voussures des arcades pénètrent directement dans les piliers octogonaux. La chaire à prêcher a été démontée dans les années 60. Les vitraux sont ouverts de manière à ce que des flèches lumineuses irradient selon une orientation différente l’allée centrale tandis qu’une lumière diffuse se répand par la maîtresse vitre et ruisselle sur le chœur. Le rythme des colonnades oriente le regard et la pensée vers l’abside dont la croupe s’enfle comme sous la poussée de l’esprit et que l’art somptueux de la mosaïque des tableaux pare d’un éclat surhumain. Une crèche de la nativité est construite annuellement avec les figurines entreposées dans la sacristie.
Une crèche de Noël est créée tous les ans par les paroissiens dans le déambulatoire Ouest près de la vitrine. Installée sur une estrade avec une armature une armature bois, toutes les figurines de la Nativité sont représentées et mises en valeur par un éclairage harmonieux.

L’intérieur de l’église
L’intérieur de l’église

La maîtresse vitre

D’après Louise-Michel GOHEL, l’un des spécialistes du vitrail en Bretagne, il ne subsiste plus aujourd’hui dans les provinces que 200 à 250 édifices ayant conservé tout ou partie de leurs verrières anciennes. L’église de Lannédern est l’un de ces édifices ; elle possède une maîtresse-vitre munie d’un tympan trifleurdelysé et dont les panneaux retracent surtout la passion de Jésus.
Quant on pense à toutes les destructions et disparitions ayant affecté les verrières bretonnes, la survivance de celle de Lannédern est déjà un exploit en elle-même. Notre maîtresse-vitre a survécu aux guerres et aux révoltes de tous genres (trouble de la ligue, tourmente révolutionnaire), aux catastrophes naturelles, comme la foudre, au climat breton qui n’est guère clément pour les verres attaqués par les mousses et les lichens (ceux-ci décomposent la silice et font disparaître les modelés de grisaille, de sanguine ou de jaune d’argent).
Comme presque partout en Bretagne, c’est la dévotion à la passion qui est le sujet essentiel de la maîtresse-vitre de Lannédern. On y distingue au moins six épisodes de la passion du Christ, mais c’est en vain qu’on y cherche le moindre souci de chronologie : portement de croix, baiser de Judas, descente de croix, lavement des pieds, flagellation, entrée triomphale de Jésus à Jérusalem !
La plus grande partie du vitrail est donc consacrée à la Passion, mais ce sont d’autres sujets qui occupent les trois panneaux de gauche, soit, de haut en bas : Saint Yves et le pauvre, Saint Edern sur son cerf, le riche et les damnés. Cette description des tourments des damnés semble correspondre à une nouvelle sensibilité religieuse, celle qui apparaît au cours du XVIème siècle. Pour en revenir à Saint Edern notons qu’il figure également dans un médaillon au sommet du tympan.

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La maîtresse vitre vue de l’intérieur
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La maîtresse vitre vue de l’extérieur au soleil levant (sav-heol).

Le retable du Rosaire

La construction de ce retable a certainement été suscitée par la Confrérie locale du Rosaire. La Confrérie du Rosaire était l’une de ces confréries pieuses fondées dans le volontariat. Elles se sont multipliées au 17ème siècle sous l’influence du concile de Trente, dans le but de relever le niveau de foi des fidèles. Le retable comprend une grande peinture centrale représentant la scène du don du Rosaire par la Sainte Vierge et l’enfant Jésus à Saint Dominique et à Catherine de Sienne (elle imagine rassembler tous les chrétiens pour mener une croisade afin de reprendre les terres sacrées aux infidèles, elle reçoit les stigmates du Christ à la Pentecôte). Elle est bien datée par l’inscription : « Y. QUINTIN. 1660 ».
La toile (qui n’est pas la toile d’origine, la peinture est de piètre qualité artistique) est entourée d’un cadre en bois sculpté où alternent des feuillages, des fleurs et des épis de blé.

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Le retable du rosaire

Le retable de Saint Philbert

Saint Philbert ou Saint Philibert avait quitté la cour du roi Dagobert pour se faire moine d’abord à Rebais dans la Brie française. Plus tard il fonda un monastère à Jumièges près de Rouen.

Mais pourquoi diable vénère-t-on depuis la nuit des temps Saint-Philibert en Bretagne ? A Trégunc, l’on pense que ce culte fut ramené par les marins depuis Noirmoutier. L’explication est peut-être plus compliquée…

 Dans les vieux, les très vieux documents de l’abbaye de Landévennec, il est un texte du cartulaire dont la lecture au premier degré raconte en gros ceci. Un jour, Gradlon, roi des Bretons, reçut la visite de trois émissaires de Charlemagne. Ces trois hommes-là étaient alors des saints en devenir puisqu’il s’agissait, assure l’antique chronique, de Médard, Florent et de notre fameux Philibert, fondateur de l’abbaye de Jumièges en Normandie puis de celle de Noirmoutier.

Leur requête ? Que Gradlon apporte son aide aux Francs contre la race païenne. Entendez par là les Vikings. Le roitelet armoricain se voyait proposer en échange de son soutien quatorze villes franques. Marché avantageux. Saint Guénolé et saint Corentin, poursuit le texte, assistaient aussi à la rencontre qui s’acheva par un serment prêté par Gradlon. Récit totalement anachronique ! Tout le monde connaît par cœur la date du sacre de Charlemagne. En revanche, lorsque l’on sait que Philibert fonda le monastère de Jumièges en 654, voilà qui exclut sa présence à Quimper… 150 ans plus tard ! Alors, quelques historiens se sont arraché les cheveux pour interpréter ce texte à première vue incohérent. Et ils sont parvenus à cette conclusion. Des Gradlon, la Cornouaille en a connu trois dans son histoire. Or, l’un d’entre eux, Gradlon Plonéour, est précisément un contemporain de Charlemagne.

Et l’on s’est alors permis de penser que l’aréopage (réunion des savants et des sages) de prétendus saints qui assistaient à la rencontre était en fait constitué des abbés des monastères de Saint-Florent à Saumur, de Saint-Médard à Doulon, de Saint-Philibert à Noirmoutier, de l’abbaye de Landévennec fondée par Saint-Guénolé et enfin de l’évêque de Quimper Corentin.

Mais il y a mieux pour renforcer cette hypothèse. Gradlon Plonéour, comte de Cornouaille et grand protecteur de l’abbaye de Landévennec, alla effectivement guerroyer contre les Vikings, à l’embouchure de la Loire. Il a même tenu à finir ses jours à l’abbaye de Noirmoutier. Il meurt en 684, son corps fut déposé dans un sarcophage.
Il est réputé pour soulager les rhumatismes et les maux de ventre.

(a modifier absolument avec la mise en cohérence de la datation : gradlon 330/405_charlemagne 800_dagobert 602_st philibert 617_st guénolé fonde abbaye landévennec 485_expansion des vikings >800_saint corentin 375/401_saint médard 456/545)

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Le retable de Saint Philibert

Le panneau de vie de Saint Edern

Les divers épisodes de la vie du Saint sont indispensables à connaître pour comprendre le curieux panneau où ils sont représentés. Situé autrefois dans l’ossuaire et aujourd’hui accroché sur le mur gouttereau nord de l’église. Voici la description de ce merveilleux tableau inspiré de la gwerz chantée en pays Trégorrois (jointe en annexe)

Premier panneau (en haut à gauche) : Saint Edern est en prière près de son oratoire où jaillit une fontaine. L’artiste a peut-être voulu représenter le paysage de Quistinic. Derrière lui, une femme assiste debout à sa prière, peut-être sa sœur, Génovéfa, dont la gwerz léonnaise ne parle point, mais dont le souvenir est resté populaire dans ce pays de Lannédern. Au fond de
la perspective se profile la silhouette du château seigneurial.
Deuxième panneau (en bas à gauche) : pendant que le seigneur de Quistinic, accompagné d’un cavalier fait de vifs reproches à Edern, le saint se confond en excuses pour sa vache venue brouter dans le domaine réservé au maître. Un serviteur s’occupe de chasser l’animal à grands coups de bâton.
Troisième panneau (au milieu en haut) : c’est l’épisode du meurtre de la vache. Un homme armé d’une lance, en présence des gens du seigneur de Quistinic, assistent à la mise à mort de la pauvre bête qui est étendue sur le flanc. La meute s’acharne sur son cadavre : Trois gros chiens commencent à la dévorer. Edern, impuissant, prie à genoux sur un rocher, désolé par cet horrible spectacle.
Quatrième panneau (en bas au milieu) : le comte de Cornouaille, passant par le pays et se trouvant égaré, envoie un page demander son chemin à saint Edern. Celui-ci étant en prière, tarde un peu à répondre. Le page irrité de ce retard, soufflète le saint qui lui répond en tendant l’autre joue. Le comte, que l’on aperçoit à cheval à l’arrière-plan, est aussitôt frappé de cécité avec toute sa suite. Il ne recouvrera la vue qu’en arrivant sur un point de terre du Léon, où il battit une église, qui est aujourd’hui l’église paroissiale de Plouédern.
Cinquième panneau (en haut à droite) : le cerf est aux abois, un chasseur accompagné de son chien, sonne l’hallali. L’animal s’agenouille devant le saint en prière pour être protégé de la meute. Edern, un chapelet pendu à son bras gauche, est en prières.
Sixième panneau (en bas à droite) : un chasseur, dont le chien est en arrêt devant le cerf agenouillé et monté par Edern, contemple le spectacle avec étonnement.

« Le sculpteur n’a pas jugé à propos de compléter la légende. Il n’a représenté ni le châtiment infligé au duc et à ses gens, ni le miracle qui leur rend la vue, ni l’édification de l’église commémorative. N’en soyons point surpris. Ce sont là des épisodes qui se sont déroulés en pays léonard ; dès lors, ils n’intéressent plus la Cornouaille ; l’artiste local les a négligés à dessein, fidèle en cela à l’esprit de particularisme qui est un des caractères profonds de la Bretagne d’antan. Il n’en reste pas moins que le vieil imagier et l’auteur de la gwerz ont travaillé d’après les mêmes documents. Quels étaient ces documents, on ne le saurait préciser. A-t-il existé une ancienne vie de saint Éden ? Il est fort possible, quoiqu’Albert Le Grand n’en fît pas mention. C’est d’elle sans doute que se seront inspirés le poète et le sculpteur anonymes. En revanche, il n’en faut pas chercher trace dans les souvenirs du peuple. Faisons la remarque une fois pour toutes : le peuple breton, quand il s’agit de ses vieux saints nationaux, se soucie assez peu de la tradition ecclésiastique. Il a sa façon à lui de les concevoir, aussi bien que de les invoquer. Il se les représente à sa manière, et le portrait qu’il se fait d’eux n’a que des ressemblances très lointaines avec le type consacré. Il est difficile de n’être point frappé, dès l’abord, du caractère purement mythologique des légendes qu’il leur prête. Par là s’explique peut-être l’espèce d’hostilité méfiante qu’une partie de notre clergé témoigne à l’égard de ces antiques thaumaturges et l’empressement qu’il apporte à laisser tomber leurs oratoires en ruines, leur culte en désuétude, leur mémoire même en oubli… » Le saint homme est aussi représenté, couché, sur la pierre sépulcrale qui passe pour être son tombeau : sculpture du XVIème siècle, sinon du XVème, où s’est complu avec dévotion le ciseau délicieusement maladroit de quelque artiste local. Il se trouvait autrefois au milieu de la nef. Vers 1860 il a été relégué au bas du collatéral nord, où il semble un peu perdu dans l’obscurité.

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Le panneau de Saint Edern

La poutre de Gloire, groupe de Crucifixion ou Tref

Le groupe de la Crucifixion sur la poutre de gloire comporte la Vierge, Saint Jean et Jésus-Christ. L’emblème (blason bandé de 6 pièces d’argent et d’azur et avec pour devise : le content est riche) du Seigneur des TOURELLES positionné face aux paroissiens rappelle la noblesse locale. Curieusement, les armes ont été inversées : bandé n’est pas barré.

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La poutre en Gloire

La Vierge à l’enfant :

En bois polychrome, une Vierge à l’Enfant avec deux angelots dans une niche à pilastres feuillagés du chœur.

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La Vierge à l’enfant

Saint Edern sur son cerf

Une belle statue de Saint Edern orne l’angle sud-est du chœur. Le cerf, docile, la croupe en partie recouverte par un pan du manteau du patron de la paroisse va l’amble comme le faisaient les belles haquenées de l’époque. Edern, le visage tourné vers l’assemblée, vêtu en ermite, robe et manteau à camail et capuchon, tient fermement un grand livre dans la main droite. La statue est encadrée par une grande niche rectangulaire dont les montants sont ornés de tête d’angelots et de chutes de fleurs. Deux ailes à volutes, ornées de feuilles d’acanthe, viennent compléter harmonieusement ce bel ensemble. Le cerf représente l’arbre de vie à cause de sa ramure qui tombe et se reconstruit tous les ans.
Le premier jour de Septembre on célèbre la fête à Saint Edern car c’est ce jour là qu’il s’alla reposer avec Jésus dans son paradis.

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Saint Edern sur son cerf

Les sablières

Les sablières (poutres posées sur les murs) sculptées entre 1559 et 1581 sont anonymes. Cependant nous retrouvons le nom d’un charpentier sur une poutre à engoulant située au nord du chœur : V.ARVOR.
Dans le chœur de la nef elles représentent le jugement dernier avec son lot de têtes énormes à la bouche béante avalant des corps et des membres. Une curieuse danse de putti sexués, Côté Sud, se dirige allègrement vers les bouches de l’enfer. A sa droite, un couple de musiciens, à l’opposé, de l’autre côté du transept, au nord, deux buveurs. Les murs gouttereaux sont surmontés de sablières à encorbellement très travaillées représentant des masques à palmettes, des feuillages, des rinceaux et plusieurs fois les armes des LEZORMEL. Des têtes de profil tout au long des panneaux ressemblent étrangement à des représentations de l’art aztèque.

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Détail de la sablière des angelots. Les anges n’ont pas de sexe, sauf à Lannédern !

Les entraits (poutres horizontales qui traversent l’église entre les sablières) sont sculptées de gueules de dragons.

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Les blochets

Aux quatre coins du chœur, formant la liaison avec les sablières les quatre saints évangélistes sont disposés en blochets. D’autres petits blochets sont placées aux extrémités des gouttereaux, ils semblent en costume d’époque mais ils sont très altérés par le temps.

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Luc et le taureau.
Marc et le lion.

Les quatre symboles des évangélistes viennent de la vision du prophète Ezéchiel où les animaux apparaissent chacun avec quatre faces et quatre ailes : un lion, un taureau, un homme et un aigle. Ils correspondent aussi aux premières pages de leurs écrits.

Matthieu est représenté avec un ange. Ses premières pages parlent de généalogie et d’ange.
Marc est un prédicateur dans le désert et a pour symbole le lion car la voie qui crie dans le début de ses écrits est le lion.
Luc débute l’évangile dans le temple de Jérusalem, où l’on pratiquait à l’époque les sacrifices. Le taureau est l’animal que l’on sacrifiait.
Jean apparait comme celui qui prend de la hauteur, le spirituel. Au début de son écrit, il parle du verbe, c’est à dire de la Parole, de la Pensée et de la Sagesse. Son symbole est l’aigle.

Les statues en pierre (granite kersantite) polychrome

Une Pietà. Strictement, le thème comporte, dans sa représentation, deux des personnages de la chronologie de la Vie du Christ : lui-même mort et Marie sa mère éplorée. On perçoit nettement le flanc droit du Christ percé par le centurion Longin afin de s’assurer de sa mort.

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La Pieta

Les statues en bois polychrome

Jésus-Christ tenant le globe (monde) dans sa main gauche et le bénissant de la main droite (Christ de Gloire).

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Jésus et l’agneau de Dieu

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Le Christ en Gloire

Saint François d’Assise montrant les stigmates du Christ. Se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l’aumône. Il change son habit d’ermite pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture. Il fréquente des lépreux. En août 1224, Francesco se retire avec quelques frères au monastère de La Verna. Le 17 septembre (3 jours après la fête catholique de la Croix glorieuse), il aurait reçu les stigmates. Il se réfugie dans une hutte près de la chapelle San Damiano. Il meurt le 3 octobre 1226. François a été canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX. Il fait partie des saints catholiques les plus populaires et sans doute celui qui est le mieux accueilli parmi les non catholiques. À la suite de la nuit qu’il célébra dans une grotte à Greccio, l’usage de la crèche de Noël s’est répandu dans la famille franciscaine puis dans les foyers. Après sa rencontre avec le sultan à Damiette, l’annonce de la prière par les cloches, puis de l’angélus se sont répandus.

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Saint François d’Assise

Saint Maudez  : il est réputé avoir créé un monastère au Vème siècle dans une île Maudez proche de l’île de Bréhat. Il s’y installe avec deux disciples. Il enseigne la guérison des sourds des aveugles et des paralytiques. Il en chasse les nombreux serpents et c’est pourquoi il est invoqué pour se défendre contre tout ce qui rampe (reptiles, vers, insectes…). Installée dans la chapelle de Coat ar Roch pour combattre les serpents (le lieu en était infesté), la statue migre à l’église dans les années 50.

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Saint Maudez

Saint Philibert (voir retable de saint Philibert, situé sur le clocher)

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La Reine des monts d’Arrée : achetée par le recteur Athanase Ruellen dans les années 1960 et dite reine des Monts d’Arrée associée à son diadème et à son sceptre, elle se trouve au dessus de la porte de la sacristie. Cette statue date du XVème siècle et est à l’origine une Sainte Catherine d’Alexandrie et tenait la palme des martyrs à la place de son sceptre. Sa transformation date de sa restauration dans les années 60.

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La reine des Monts d’Arrée

L’ange du jugement dernier (positionné à l’opposé de l’agneau pascal) : le jugement dernier est celui où tous les hommes devront rendre compte devant Dieu de leurs actes commis sur terre. Selon ceux-ci et suivant la Miséricorde de Dieu (appelée aussi Grâce dans le christianisme), les hommes seront jugés et certains seront condamnés à la géhenne, d’autres se verront ouvrir les portes du paradis. L’Homme en effet, durant toute sa vie, doit essayer de suivre les commandements divins pour espérer se voir pardonner ses fautes. La résurrection des morts est un préalable au jugement par Dieu, qui aura lieu le même jour pour tous. Le Jugement dernier est celui qui doit intervenir à la fin des temps, après la venue (ou le retour) du Messie. L’ange en question les ailes semi-déployées soufflant dans une imposante trompette, sonne haut et fort pour manifester le salut, la disparition de la terre devant Dieu et l’arrivée du jugement dernier.

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L’ange du jugement dernier

Le maître autel
Recours à l’or pour suggérer la beauté immatérielle du monde invisible, la présence du mystère de la foi.
L’agneau aux sept sceaux orne le devant du maître-autel
La révélation de Saint Jean  ; l’Apocalypse
Ce qui doit arriver à la fin des temps, accroissement de l’iniquité, la venue de l’Antéchrist, la lutte ultime qui le jettera finalement toujours en Enfer……

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L’autel complété par son environnement

Jean reçoit une vision du Christ qui lui dit : écrit donc ce que tu as vu ?
Celui-ci, majestueux, vêtu de blanc, le glaive de la parole dans la bouche s’exprime :

Dans le culte céleste surgit le mystérieux agneau pascal, seul digne d’ouvrir le livre des desseins divins, scellé de sept sceaux. A l’ouverture des six premiers sceaux les fléaux s’abattent sur les impies. Jésus Christ apparaît à Saint Jean, les sept étoiles sont les anges des sept églises et les sept chandeliers sont les églises. Jésus Christ sous le symbole de l’agneau prend le livre et pour l’ouvrir les sept esprits sont envoyés sur toute la terre.

L’agneau et ses septs sceaux

Ouverture par l’agneau (c’est Saint Jean qui s’exprime) :
du premier sceau  ; je vis paraître un cheval blanc, le chevalier archer couronné continuait ses victoires.
du deuxième sceau  ; je vis paraître un cheval roux, le chevalier avec une épée enlève la paix des hommes sur terre afin qu’ils s’entretuent.
du troisième sceau ; je vis paraître un cheval noir, le chevalier possède une balance afin de donner la valeur des choses.
du quatrième sceau ; je vis paraître un cheval pâle, le chevalier s’appelle la mort et l’enfer le suit avec le pouvoir de faire mourir les hommes et les animaux sur le quart de la terre.
du cinquième sceau ; je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient souffert la mort pour la parole de Dieu. On leur donna à chacune une robe blanche en leur demandant d’attendre que l’autel fut rempli du nombre de serviteurs de Dieu qui doivent comme eux souffrir la mort.
du sixième sceau  ; je vis qu’il se fit tout d’un coup un grand tremblement de terre, le soleil devint noir, la lune comme sang. Les étoiles tombèrent sur la terre. Le ciel se retira et toutes les montagnes et les îles furent ébranlées. Tous les rois, les riches de la terre et tous les esclaves ou hommes libres se cachèrent dans les cavernes et dirent aux montagnes de nous ensevelir pour nous cacher de la colère de l’agneau parce que le jour est arrivé ;
– je vis quatre anges aux quatre coins de la terre qui retenaient les vents
– je vis un ange ayant le sceau du Dieu-vivant qui rassemblait tout ce qu’il y avait de vivant sur terre. Les humains vêtus de robes blanches chantaient à haute voix : gloire à notre Dieu et à l’agneau de nous avoir sauvés.
du septième sceau ; se déclenche le châtiment du monde au son des trompettes. Lorsque l’agneau eût ouvert le septième sceau il se fit un silence dans le ciel. Je vis les sept anges qui sont devant la face de Dieu et on leur donna sept trompettes (annoncent la seconde venue de Jésus). Alors vint un ange ayant un grand encensoir d’or, on lui donna une grande quantité de parfums afin qu’il offrit les prières de tous les saints. Et la fumée du parfum composée des prières des saints monta devant Dieu. L’ange prit enfin l’encensoir et l’emplit du feu de l’autel et l’ayant jeté à terre il se fit des bruits dans l’air, des tonnerres, des voix, des éclairs et un grand tremblement de terre.
le premier ange sonna de la trompette ; il se format une grêle et un feu formé de sang qui tombaient sur la terre et la troisième partie de la terre fut brûlée.
le deuxième ange sonna de la trompette ; et il parut comme une grande montagne tout en feu qui fut jetée à la mer. La troisième partie de la mer fut chargée de sang et les poissons et les navires périrent.
le troisième ange sonna de la trompette ; une grande étoile nommée absinthe ardente comme un flambeau tomba du ciel sur la troisième partie des fleuves et des sources. Les eaux chargées en absinthe furent consommées par les hommes. Un grand nombre mourut.
le quatrième ange sonna de la trompette ; le soleil la lune les étoiles ayant été frappés par les ténèbres la troisième partie du soleil de la lune et des étoiles fut obscurcie. Un aigle disait à haute voix ; malheur aux habitants de la terre à cause des sons des trois autres trompettes.
le cinquième ange sonna de la trompette ; et je vis une étoile qui était tombée du ciel à laquelle on donna la clef de l’abîme, elle ouvrit le puits de l’abîme et les hommes furent frappés d’une tourmente incessante. Ceux-ci avaient pour roi l’ange de l’abîme Apollon l’exterminateur.
le sixième ange sonna de la trompette ; une voix demanda de délier les quatre anges du fleuve de l’Euphrate. Ceux-ci devaient trier la troisième partie des hommes. Les chevaux aux têtes de lions et les chevaliers cuirassés crachaient le feu et la troisième partie des hommes fut tués à l’exception de quelques de non repentis.
Je vis un ange fort et puissant qui descendait du ciel ayant un arc en ciel sur la tête. Un visage comme le soleil et des pieds comme des colonnes de feu. Il avait un livre ouvert, le pied droit sur la mer et le pied gauche sur la terre. Il cria comme rugit le lion et sept tonnerres firent éclater leur voix. Et une voix du ciel dit : scellez les paroles des sept tonnerres et ne les écrivez point.
Alors l’ange leva la main au ciel et dit qu’il n’aurait plus le temps mais qu’au jour ou ??? ?
le septième ange ferait entendre sa voix et sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait (le jugement dernier) ; le règne de ce monde a passé à notre Seigneur et à son Christ et il règnera dessus pour les siècles des siècles : AMEN.

La continuité de l’Apocalypse fait référence à :
Aux symboles de la femme revêtue de soleil qui enfanta un enfant mâle avec une verge de fer qui fut élevé vers Dieu pour gouverner toutes les nations.
Aux faux prophètes.
Au jugement dernier qui est annoncé. Jésus Christ apparaît, la terre est moissonnée et vendangée selon les desseins des sept rois des sept coupes de la colère de Dieu pour aboutir au jugement universel avec les 7 visions finales de l’avenir.
La vision radieuse de Jérusalem céleste et à l’arbre de vie qui porte douze fruits (symbolise la force de la vie et ses origines et donne l’immortalité).
Les sept coupes d’or pleines de la colère de Dieu appellent à la vie éternelle selon l’évangile de Saint Jean.

Symboles mystérieux qui accompagnent les fléaux de l’effusion des sept coupes
première coupe ; l’ange la répand sur la terre et les hommes furent frappés d’une plaie maligne.
deuxième coupe ; l’ange la répand sur la mer, elle devint rouge comme sang, tout ce qui vit dans la mer périt.
troisième coupe  ; l’ange la répand sur les fleuves et sur les sources, elles furent chargées de sang, ceux qui en boivent en meurent.
quatrième coupe  ; l’ange la répand sur le soleil et les hommes furent tourmentés et ne firent point pénitence.
cinquième coupe  ; l’ange la répand sur le trône de la bête et son royaume devint ténébreux, ils ne firent point pénitence.
sixième coupe ; l’ange la répandit dans l’Euphrate, son eau fut séchée pour ouvrir le chemin aux rois qui verraient l’Orient mais les esprits démons rassemblent les rois à Armagédon.
septième coupe ; l’ange la répandit dans l’air et il se fit des éclairs, des tonnerres et un des sept anges vint me parler pour me présenter la grande prostituée avec laquelle les rois de toute la terre ont été corrompus. Celle-ci fut condamnée et ruinée ? joie des anges (Babylone) et des Saints.
Alors un ange fort leva une pierre grande dans la mer et Babylone fut précipitée avec impétuosité de sorte qu’on ne la retrouve plus ? Alléluia, gloire et puissance à notre Dieu.
Je vis un cheval blanc, celui qui était dessus s’appelle Le Fidèle et Le Véritable qui juge et qui combat justement ? Avènement du souverain juge Jésus Christ ? évolution vers le jugement universel.
Après cela je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle avec la ville sainte de Jérusalem qui venait de Dieu comme le tabernacle de Dieu avec ses hommes.
Jérusalem avait douze portes avec douze anges, la muraille avait douze fondements en pierres précieuses (jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardonyx, sardoine, chrysolite, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe, améthyste) où sont les noms des douze apôtres de l’agneau……..

Le tombeau ou cénotaphe de Saint Edern

Le soubassement est formé d’arcades tréflées à jour, flanquées de colonnettes portant un gisant de saint Edern. Le vêtement du saint est le même que celui du calvaire : même tunique longue, même capuchon rabattu sur le haut du visage. Mais l’attitude a je ne sais quoi d’hiératique, de majestueux. Les yeux du saint, quoique largement ouverts, semblent repliés sur un grand rêve. La physionomie est expressive et forte, avec un air de mansuétude infinie. La barbe s’épand sur la poitrine à grandes ondes égales comme celle d’un Dieu assyrien. Le bras gauche s’accoude à un livre d’heures, le bras droit s’appuie à un épieu, crosse rustique de ces bons pasteurs de peuples. Les pieds reposent contre le flanc du cerf qui, dans sa pose abandonnée, parait goûter avec délices la douceur du dernier sommeil.

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Le tombeau de Saint Edern

La vitrine

Elle regroupe les objets d’orfèvrerie désignés comme étant le trésor ostentatoire de la paroisse.
L’orfèvrerie de Lannédern comporte deux châsses reliquaires, une superbe croix de procession, deux calices avec leurs patènes en argent (sur l’un d’eux poinçon G.D de l’orfèvre Gabriel Daniel et l’inscription : « F.FAVENEC. FAB. DV. ROSERE. DE S. EDERN ») et un seau à aspersion en bronze daté de 1578.
La plus grande des châsses est ornée à chacun de ses angles des statues des apôtres, Pierre, Paul, André et Jean dont les corps ont été fondus dans un même moule. Seules les têtes, surmontées chacune d’une auréole, et les attributs sont différents. Les statues sont fixées sur des contreforts creux exécutés en trois plaques soudées surmontées de deux étages de pinacles fondus. La base des murs est surlignée d’un galon mouluré repercé, orné d’un décor quadrillé poinçonné. Leur sommet est décoré d’un galon perlé et crénelé. Les pieds en boule aplatie ont sans doute remplacé les modèles d’origine en forme de lions assis. Le couvercle se soulève sur des charnières avec une barrette pour assurer la fermeture. Les deux lunettes rectangulaires ouvertes sur la face permettent d’apercevoir les reliques contenues dans un coffret de bois. Cette œuvre porte un des plus anciens poinçons de maître de Bretagne dont les initiales, probablement I.E (en caractères gothiques) n’ont pas pu être attribuées à un orfèvre connu. Certaines réparations ont été effectuées avec des plaques argentées. Le faitage, alternant grands et petits fleurons feuillagés, les contreforts d’angle posés à l’oblique et sommés de hauts pinacles, situent cette œuvre à une date antérieure au XVIe siècle. La châsse est classée au titre objet depuis le 10 novembre 1906 (dimensions : longueur 49 cm, largeur 16 cm et hauteur 20 cm)
La seconde châsse est un pupitre supporté par quatre lions accroupis. Une lunette ovale permet, dans le couvercle, de voir la relique et l’amulette qui appartenait à saint Edern (Le patère du Saint se composant d’un grain d’ambre jaune-rougeâtre ; résine fossile dure, plus précieuse que l’or ou le diamant ayant la particularité d’attirer à elle les corps légers quand on la frotte énergiquement). Symbole de la lumière et du magnétisme terrestre provenant de la baltique. Datant de l’âge de bronze peut-être du fer, on l’applique sur les yeux des pèlerins qui accouraient autrefois afin d’entourer les reliques du Saint des hommages de leur vénération le jour du pardon pour guérir ou préserver des maux de la vue). En argent ciselé, elle porte le poinçon de la communauté des orfèvres de Morlaix (un M surmonté d’une hermine) et le poinçon de maître d’Yves Ploiber, orfèvre à Morlaix en 1490 : YP. Ces poinçons se retrouvent sur le reliquaire de La Roche Maurice. Cette châsse est classée au titre objet depuis le 14 juin 1955.
La grande croix de procession : En argent massif en partie doré et ciselé, d’une hauteur de 1,09 m pour un poids de 7,690 kg, cette croix à grosses pommes godronnées et nœud architecturé à deux étages est caractéristique de la croix de procession finistérienne du XVIIe siècle. Son Christ élégant aux proportions étirées, entouré de la Vierge et de saint Jean, évoque les nombreux calvaires des enclos paroissiaux du Léon ou les poutres de gloire séparant la nef du chœur des églises. Sur le nœud, l’accumulation de pilastres, consoles, volutes et frontons évoque l’ornementation foisonnante des porches, des clochers et des ossuaires de basse Bretagne au début du XVIIe siècle. Elle a été classée le 14 juin 1898. Plusieurs poinçons y figurent :
– Au bas de la douille : 1 – Lettres F et L séparées par une hermine surmontée d’un petit oiseau, marque de l’orfèvre morlaisien François Lapous qui a ciselé la croix. 2 – Une hermine passante avec une lettre M entre les pattes, communauté de la ville de Morlaix. 3 – Un H majuscule, marque de la jurande (groupement professionnel sous l’ancien régime) des orfèvres de Morlaix dans les années 1620.
– Sur le bas de la douille : elle porte l’inscription : FET CE IOVR 19 AVRIL 1620
La croix est timbrée des armes (bandé de six pièces d’argent et d’azur) de Lézormel, Seigneurs des Tourelles en Larm’abern, (au-dessus de l’inscription).
Au revers de la croix, sous un dais repercé de quadrilobes, un médaillon ovale très finement gravé représente saint Edern tenant bâton de pèlerin et chapelet, monté sur un cerf.
Les douze apôtres, reconnaissables à leurs attributs, sont présents sur le nœud de la croix.
Les clochettes, accrochées aux bras de la croix, font à l’occasion des processions et des pardons, une parure sonore et colorée (l’une des clochettes, à gauche du Christ, a été volée en 1972).
Le seau à aspersion (classé le 3 juillet 1958) ; Inscription en lettres gothiques et date : DE LA PAROISSE DE LANNEDERN 1578.

La croix en or

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La vitrine dans l’église

Les bannières

La bannière de procession est une pièce de tissu orné en broderie d’un décor et souvent d’inscriptions spécifiques. Elle est portée dans les processions où elle fait office d’insigne d’identification pour une confrérie religieuse, une paroisse ou une congrégation. Elle est en général de forme rectangulaire, suspendue par le petit côté supérieur du rectangle à un bâton horizontal lui même porté par une hampe. Elle peut comporter des cordons latéraux terminés par des pompons.
Le port de la bannière en dépit de la difficulté, poids et effets du vent, sur de longues distances est un honneur, réglé par les traditions locales.

Bannière de Saint Edern

Bannière de Sainte Anne
Bannière de la paroisse.

La paramentique, les vêtements liturgiques

La chasuble symbolise la charité, l’amour du Seigneur, qui doit envelopper le prêtre et le joug du Seigneur.
Sa couleur, en rite romain, varie en fonction du temps liturgique : rouge, blanc, vert, violet.
La paramentique est l’ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisés dans les liturgies religieuses. On y inclut parfois l’orfèvrerie sacrée.
Les formes, les coupes, les dénominations et les coutumes liées à la paramentique liturgique ont fait l’objet de nombreux changements au cours des siècles.

La collection de Lannédern contient une grosse vingtaine de chasubles, datant du début du siècle jusqu’aux années 1970.

Chasuble de deuil.

Très belle broderie au pont de croix.
Chasuble de l’Avent et du Carême.

Les fonds baptismaux

Les fonts baptismaux (du latin classique fons : fontaine, source) sont un article de mobilier ecclésiastique utilisé pour le baptême des enfants et des adultes.
Les fonts baptismaux servent typiquement aux baptêmes par aspersion. Les fonts les plus simples ont un pilier de 1,5 m avec un support pour un bassin d’eau. Les matériaux taillés et sculptés varient considérablement.
La forme peut varier. Beaucoup de fonts baptismaux ont huit côtés pour rappeler la nouvelle création. Certains fonts ont trois côtés, en rappel de la Sainte Trinité du Père, Fils et Esprit Saint. Ils sont parfois placés devant la nef de l’église pour rappeler aux fidèles leur baptême, qui représente leur entrée dans l’Église.
La majorité des Églises chrétiennes utilisent de l’eau bénite pour remplir les fonts. Une vaisselle spéciale d’argent, appelée une aiguière, peut être utilisée pour remplir les fonts.

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Les Fonds baptismaux

L’ossuaire

Il est doté d’une façade remarquable, munie de quatre baies en plein cintre et d’une porte médiane surmontée d’un fronton en demi-cercle, et accostée à deux bénitiers. Au dessus des fenêtres sont des têtes d’anges, niais, au toupet pointu, dont le crâne a fondu dans les joues, et qui voltigent entre des têtes de morts. Aux angles, à la retombée des rampants des pignons, on remarque deux anges tenant des phylactères avec des inscriptions :
COGITA MORI (pense à la mort) – RESPICE FINEM (attends la fin)
Et sur la petite frise de la corniche on peut lire :
M. GRE. K (ER) DEVEZ R (RECTEUR). G.COLIN. F. LE BRAS.F (ABRIQUES)
Ce qui reporte ce petit monument aux environs de 1660-1662, car on retrouve fois ailleurs le nom de ce recteur et avec ces dates.
A l’origine l’ossuaire servait pour le moins en partie à déposer les restes des défunts retirés du cimetière, mais aussi de salon funéraire à la veille d’un enterrement.

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Cet ossuaire, ou chapelle Sainte Anne, trône encore fièrement dans le cimetière, non loin du calvaire.

Sainte Anne (dans l’ossuaire) apprend à lire à la Vierge. La mère de la Vierge Marie est la grand-mère de Jésus-Christ. Il faut savoir que dans les églises, le tabernacle (ouvrage d’ébénisterie) abrite les hosties consacrées (symbole du corps du Christ). Le corps de la Vierge Marie est considéré comme le premier tabernacle. Sainte Anne est la sainte représentante de ce corps de métier.
Par déclinaison :
Patronne des bretons (mamm gozh ar Vretonned).
Anne de Bretagne reine des français par la grâce de Dieu

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Sainte Anne

Les restaurations du recteur Ruellen

Athanase Ruellen est le dernier recteur de Lannédern. Dans les années 1960 il a effectué un certain nombre de restaurations, plus ou moins heureuses.

La plus triste est celle du retable du Rosaire. Le tableau ancien a été envoyé en restauration car en mauvaise conservation, mais sans aucune demande d’autorisation auprès des Monuments Historiques ou de l’évêché. La toile qui a été rendue est un faux grossier de très mauvaise facture. Et la pauvre recteur n’avait hélas aucun recours pour tenter de récupérer la toile d’origine…

La statue de Sainte Catherine d’Alexandrie du XVè siècle est de belle facture. Sa conversion en Reine des Monts d’Arée tient uniquement en son nouveau sceptre. Elle est bien placée dans l’église et peut être admirée aisément.

Les statues de la Poutre de Gloire ont été mises en place par le recteur. Elles sont bien mises en valeur.

Divers

Galerie photo des chasubles liturgiques

Galerie photo des bannières